Starship Troopers (1997)

En voyant le titre de cet article, soit vous pensez que je vais faire un troll, soit vous pensez que je n’ai vraiment que des goûts de merde. La première option étant impossible de mon point de vue pour ce film, je vais donc opter pour la deuxième option, montrant que mes goûts de merde dans le cas présent, ne sont pas forcément horribles.
Cette petite introduction tient à rappeler que Starship Troopers est l’un des films les plus sous-estimés et incompris de tous les temps (avec Sucker Punch ? :D). Voulant remettre l’église au milieu des points sur les i, je vais me porter partie civile pour le procès de ce film si cher à mes yeux.



Starship Troopers est un film de science-fiction où l’on nous présente une guerre intergalactique avec les humains d’un côté et les parasites de l’autre. Ces parasites sont des formes extra-terrestres qui tentent d’envahir l’univers tout entier et qui sont plus que virulents, si bien que l’ensemble des humains a du mal à l’éradiquer et même à résister à cet ennemi. Pour prendre part à cette guerre, nous suivons Johnny Rico, de son quotidien d’étudiant à sa vie de soldat plus qu’efficace dans l’infanterie, le corps le plus mal vu de l’armée.

Présenté comme un film de propagande vantant les mérites de la guerre, recrutant les soldats dès le plus jeune âge et d’offrir aux étudiants une éducation déjà très orientée, Starship Troopers utilise l’humour et l’ironie pour mieux présenter ce système défaillant et ridicule d’enrôlement, de recrutement et de fonctionnement politique et sociétal. Et c’est en prenant ce chemin apparemment sans embûche que l’œuvre s’est faite cracher dessus. En effet, la plupart des spectateurs n’ont absolument pas compris que le film donnait pendant toute sa durée dans le second degré, ils ont donc tout pris au pied de la lettre, le trouvant tour à tour immoral, encensant la guerre ou encore fade. C’est pourtant assez clair que Starship Troopers utilise dans tous ses procédés l’humour afin de mieux dénoncer la dangerosité de l’omniprésence des forces armées dans la politique et sa place dans la société. Effectivement, entre les messages de propagandes plus que rentre-dedans, les publicités pour les corps d’armée (comme pour de vulgaires produits ménagers) et surtout le fait qu’il faille faire son service militaire pour être « citoyen », tout est limpide et tend à montrer que le film se veut acerbe.

Dans le film, la société est régie par les « citoyens », des personnes qui votent, prennent les décisions et plus globalement, détiennent le pouvoir. Une autre classe sociale existe, ce sont les « civils », qui, vous l’aurez compris, n’ont aucun privilège. Alors que cette facette de la société est a priori importante dans le livre, elle n’est que survolée au début du film, sans pour autant être expédiée. On apprend donc que pour être « citoyen », il faut avoir fait son service militaire, et que les citoyens ont la possibilité de rentrer dans plusieurs corps de métiers à l’inverse des civils et qu’ils ont un pouvoir sur les autres, en d’autres termes, une forme de violence dangereuse que les autres n’ont pas. Dans cette société, un peu comme dans Gattaca, le racisme, la misogynie et la différence sont éludés au profit de cette simple citoyenneté. Ainsi, les citoyens sont des êtres bons et qui ont des droits et des devoirs, les civils n’ont absolument rien. La différence réside seulement dans ce statut social. Promis à être de bons citoyens, on retrouve donc Rico et ses camarades, tous présentés comme des jeunes riches dans un lycée, nous faisant penser à la Californie, pourtant, on est à Buenos Aires. Ce détail anodin ne l’est en fait pas, puisque l’on nous présente des personnages tout droit sortis du rêve américain, transportés dans une ville aux antipodes de ce qu’ils sont : pauvre, cauchemardesque et sans une once de pouvoir de décision. En réalité, cette transposition sert davantage le côté décalé du film, puisque l’on imagine mal nos petits lycéens dans une école actuelle de Buenos Aires…



Malgré la supposée avancée de la société dans laquelle évolue nos personnages, on se rend bien compte que cela n’est que foutaise, les châtiments corporels et les punitions en place publique étant notamment de rigueur. En extrapolant, on arrive à voir que malgré les progrès faits (conquête de l’espace, union des pays au profit d’une guerre intergalactique…), des problèmes résident et/ou pointent le bout de leur nez : la manipulation de masse avec des vidéos de propagande et d’enrôlement, la pérennité d’un fossé entre les différentes classes sociales existantes… Montrant et pointant les défauts d’une société de rêve, on arrive toujours à voir qu’un système se base sur des inégalités et injustices plus que choquantes. Nous apercevons même quelques clins d’œil à des régimes totalitaires ayant existés, avec la propagande certes, mais aussi avec les uniformes des officiers de l’armée ressemblant très fortement aux manteaux des nazis. Cependant, aucune rébellion n’est aperçue, les personnages, leurs amis, leurs parents sont ancrés dans cette société, ils respectent ses procédés et même : la prônent. Ainsi, ces problèmes invisibles pour les personnages, ces derniers vaquent à leurs occupations qui elles, sont assez bien connues de tous : se trouver une place dans la société, avoir une reconnaissance sociale et professionnelle, se faire des amis, et pour Rico, reconquérir le cœur de sa bien-aimée qui a préféré sa carrière.

Parce que Starship Troopers dénonce certes les dérives d’une société moderne, mais il décrit aussi des histoires entre plusieurs personnages qui se lient d’amitié, qui se détestent, qui s’aiment… Ces histoires s’ancrent très facilement dans le film et ne sont absolument pas gnan-gnan ni de trop. Et à côté de ça, il y a la vraie guerre, celle qui oppose les humains aux parasites, celle qui fait perdre à nos personnages des êtres chers. Ici, un autre défaut pointé par les spectateurs apparaît, celui du côté kitsch du film. Sans pour autant le nier, je tiens à le minimiser. En effet, le film n’est pas tout jeune, mais n’est pas centenaire non plus. Cependant, j’ai vuStarship Troopers quand j’étais enfant, et il fait partie pour moi de ces films inscrits à vie dans les années 1990. Bien entendu, plus jeune, je ne percevais pas toute la critique et prenais le film au premier degré, mais c’est en le revoyant à notre époque que je m’aperçois de tout le côté revendicateur du film. Ainsi, j’ai presque envie de dire que le kitsch du film est totalement assumé et décomplexé : ça a mal vieilli, les effets spéciaux sont plus ou moins mauvais, les images sont très médiocres… Et pourtant, je trouve que tout le charme du film réside ici, que ce soit lors de sa sortie ou à notre époque, vingt ans après. Je ne vous décris pas du tout un plaisir coupable, mais plus une sorte de film aimé tant pour ses qualités que pour ses nombreux défauts. En effet, si on apprécie l’œuvre, c’est aussi pour son côté tellement vieillot (j’oserai presque dire « vintage ») et donc, profondément 90’s. Le casting lui aussi est d’époque et un peu kitsch : Denise Richard et Dina Meyer du côté des dames (et pour les spectateurs hommes qui ont dû baver plus que de raison sur l’une ou l’autre), Casper Van Dien et Neil Patrick Harris du côté des hommes.

Avant de conclure, que serait un film situé dans l’espace sans une petite pensée pour Star Wars ? En effet, la musique épique nous rappelle étrangement les thèmes de la saga où là encore, une guerre fait rage.
Starship Troopers est pour moi une pépite des années 1990 que j’aime regarder encore aujourd’hui, et même si je ne vous ai pas convaincus à son sujet, il restera toujours un film appréciable pour toutes ses qualités et tous ses défauts, que je continuerai à regarder sans avoir la moindre honte. Et que je continuerai à défendre malgré les principaux reproches faits : navet et promotion du fascisme.

TROLL (gentil) : Battle cheap

Battleship, c’est pas un film de Michael Bay. Et pourtant, on en a tous les ingrédients : effets spéciaux, histoire un peu bancale, personnages héroïques ridicules et des méchants pas beaux. Je vois déjà votre déception « Quoi ? Du spectaculaire nul sans Bay ?! Mais comment qu’on va faire ? », non sans panique. Et bien ne soyez pas inquiets, car Peter Berg, il sait tout aussi bien réussir à faire des choses nulles alors qu’il voulait taper dans l’héroïque et le grandiose.
Et pour ça, il a un casting de fou : Taylor Kitsch (oui, au bout d’un moment, même la réalité nous rattrape), Alexander SkarsgårdLiam Neeson (là j’ai pas compris) et puis, pour lancer sa carrière d’actrice qui sera sans aucun doute brillante, la star internationale, la talentueuse Rihanna.

Pour le pitch, c’est pas bien compliqué puisque dans la scène d’introduction, Alex et son frère Stone sont dans un bar, le premier c’est le genre trou du cul qui ne fait rien, le deuxième il incarne la réussite sociale puisqu’il est officier dans la marine. Sauf que voilà, Alex voit Sam et est subjugué par sa beauté et transcendé par son charisme digne d’un pneu crevé. Il fait tout pour la séduire, comme cambrioler un magasin, se faire taser et arrêter par les flics. Son grand-frère furieux l’oblige à prendre ses responsabilités. Quoi de mieux pour cela que de rentrer dans l’armée ? On retrouve donc quelques années plus tardAlex et Sam (qui n’est autre que la fille de l’Amiral, le supérieur des deux frères) ensemble, accompagnés par Stone à l’occasion du RIMPAC 2012. Les deux jeunes hommes participent à l’exercice mondial au large d’Hawaï. Sauf que rien ne va se passer comme prévu puisque des envahisseurs débarquent (et là David Vincent ne voit rien) et ces salauds veulent mettre une bonne déculottée au monde entier (comprendre : les États-Unis et leurs sous-fifres). Mais qui va sauver l’humanité ? Bah Alex.




Battleship c’est un petit peu Independance day sur la flotte. La comparaison est facile, et pourtant, je préfère quand même son grand-frère Emmerichien pour une seule raison : j’ai apprécié certains acteurs, et je n’ai pas peur de le dire ! Parce que bon, Battleship a beau sortir l’artillerie lourde : des gros navires, des porte-avions et autres satellites hyper développés à l’instar de son aîné, on peut pas dire que les acteurs brillent par leur performance. Le héros bien cliché du mec qui a tout raté, qui est imbu de lui-même, mais qui, dans toute cette merde, est pris d’une illumination divine, devient humble et laisse sa place à son pire ennemi (un japonais, du jamais vu sur vos écrans !) plutôt que de mener ses compatriotes, et par extension toute l’humanité à une mort certaine. On pourrait aussi voir ça comme une forme de lâcheté style « tiens, plante-toi à ma place le bouffeur de sushis », mais on n’a visiblement pas envie d’y croire. Un héros, c’est un mec qui sait quoi faire quand vient le moment, et il est prêt à se remettre en question, même quand tout s’écroule autour de lui. Après, on a son grand-frère, le mec amoureux de sa patrie, droit et avec toutes les qualités d’un bon soldat, sauf que ce gland arrive à mourir, après tout, il fallait donner au héros le moyen d’exister et de pleurer quelqu’un. L’Amiral, interprété par Liam Neeson, c’est le mec que j’ai envie de défendre, parce que j’apprécie l’acteur, même s’il n’a pas eu une carrière tout à fait stable et exemplaire… Mais je n’y arrive pas, il s’enferme dans son rôle du papa protecteur de sa fille qui met des bâtons dans les roues du héros, sans parler de son énorme capacité à être lisse tout au long du film. Et puis, je vous ai gardé le meilleur pour la fin, Rihanna qui joue ici une tête brûlée qui n’a peur de rien, qui est prête à dézinguer tous les extraterrestres qui se trouvent sur son chemin. Elle se montre particulièrement vide, puisqu’elle interprète un personnage plat, inutile avec un regard bovin et une performance assez extraordinaire à passer pour une conne. Ce rôle, le premier de sa vie, lui vaudra d’ailleurs un Razzie Award.


Oups, j’ai oublié mon Umbrella

Passons maintenant à l’histoire. Pendant la première demi-heure environ (j’ai pas compté), c’est un magasin de meubles qu’on visite, vu qu’on est confrontés à la mise en place des personnages, à la présentation des bô bateaux de l’armée américaine (m’as-tu vu, reste du monde ?), aux petits remerciements des anciens combattants, parce que faut pas les oublier ceux-là, sinon ils gueulent, et on peut bien leur faire une petite fleur avant leur mise en bière. Bref, cette partie ne sert qu’à passer le temps, parce qu’une heure quarante minutes de film, c’était trop court. Bon après, on a le débarquement des méchants avec leur supériorité en nombre et en armes. D’ailleurs, ils envoient des espèces de roues mécaniques un peu partout, c’est assez déstabilisant, moi je m’attendais à des tirs de missiles verts. Innovation, parce que ici les extraterrestres sont très résistants physiquement, mais ils ont une grosse faiblesse : ils ne supportent pas la lumière du soleil… Alors débarquer à Hawaï, c’est un peu con pour eux. Dès la capture de l’un d’entre eux par les gentils, je me dis que c’est le moment opportun pour nous faire savoir qui sont-ils, que veulent-ils, d’où viennent-ils et qu’est-ce qu’on mange ce soir. Sauf que Battleship n’a pas envie de répondre à nos questions. Battleship préfère nous montrer des batailles de Touché-Coulé grandeur nature, des défilés de leurs navires (rappelez-vous bien que les USA sont supérieurs au reste du monde)… Alors là où Peter Berg aurait pu donner un semblant d’intérêt à son film, il préfère se murer dans ce qu’il pense savoir faire le mieux, c’est-à-dire filmer à grands coups d’effets spéciaux l’avenir du monde entier qui se joue sur l’eau. Puis après tout, un vaisseau-grenouille (car les vaisseaux ennemis sautent sur l’eau, oui), c’est quand même mieux que des explications pseudo-scientifiques.

Je vous parlais d’innovation plus haut, mais Peter Berg a un petit relent de nostalgie, il aime bien nous montrer que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes, alors au diable le lourd armement américain, les technologies, les bateaux suréquipés et tellement inefficaces contre l’invasion ennemie. Il faut dire bonjour au vieux USS Missouri qui a plus de bouteille qu’autre chose et ses vétérans (qui semblent squatter le navire tels des SDF). Car ce qui va sauver l’humanité, c’est certes Alex (et un peu le japonais, mais on n’en parle pas trop), mais le jeune officier va se faire aider par ses ancêtres, ces papys à qui rien ne fait peur, ni les extraterrestres, ni de passer pour des glands dans ce film. Mais vu que c’est le genre de public qui aime ce genre de film, Peter Berg prend pas trop de risque en les rameutant pour son film. Puis merde, ils servent (les vétérans comme Berg) la même cause : celle qui te dit que l’Amérique te bouffera tout cru si tu oses l’attaquer. Car oui, si vous ne l’auriez pas deviné, Battleship, en plus d’être un film grossièrement exécuté pour montrer que la catastrophe ne passera pas sur le territoire américain, montre un patriotisme des plus acharnés. On nous prêche la bonne parole : l’éternelle qui dit que les USA sont les mieux, savent tout faire et mieux que tout le monde. Puis tiens, on rajoute un petit côté après-guerre, montrant à quel point les USA peuvent être bons et cléments, puisqu’ils s’unissent avec leur pire ennemi, le Japon, lors de la bataille pour dézinguer de l’extraterrestre venu foutre sa merde. Bref, Battleship c’est la démonstration de la superpuissance américaine, de sa beauté patriotique et de son côté tellement universel (le reste du monde s’allie aux USA). Ah, et puis merde, si on rend hommage aux vieux, on va passer faire un petit coucou aux blessés de la guerre irakienne, notamment avec encore une fois, un personnage sorti tout droit de la réalité : un unijambiste grincheux qui va de son côté sauver la copine du héros et empêcher l’arrivée d’autres extraterrestres. Résultat, le blessé de guerre montre par sa présence, que lui aussi, il a sauvé l’humanité dans son combat contre les méchants. Pour finir dans l’hommage, on va passer des musiques de hard rock anglophone (AC/DC notamment), après tout, pourquoi on irait illustrer Battleship avec des chansons du monde, j’vous l’demande ?


B4 les gars ! B4 !

Je voudrais finir sur un point. En général, les films (américains ou pas, entendons-nous bien) ont la volonté d’inscrire dans les annales certaines répliques bien senties, des dialogues chouettes voire des monologues sur la réalité des choses… Ici, on donne sa chance à Rihanna, non elle ne chantera pas, mais c’est elle qui a le droit de donner LA réplique du film, LE monologue cuisant, celui qui nous rappelle à quel point le personnage est lucide et à quel point on doit avoir les jetons. Une sorte de dialogue sur la nécessité du bien et du mal (ou une autre connerie dans le genre). Parce que même si on ne la laisse pas vraiment parler (par peur sans doute), c’est quand même elle a qui on donne le droit de passer pour une personne brillante. Bref, c’est elle qui a l’opportunité de le faire, et elle va se vautrer tellement ses paroles seront ridicules et dites dans un élan si fort, si pur, si sérieux et si inquiétant, que ça renforce le risible de la chose. Alors certes, y’a que six phrases, mais c’est dit dans cette volonté de frapper fort qu’on a l’impression que ça dure trois plombes :
« My dad said they’d come. He said it his whole life. He said we ain’t alone. He said one day, either we’d find them, or they’d find us. Know what else he said? He said, « I hope I ain’t around when that day comes. » »
Impressionnant hein ?


Bref, vous pouvez voir ce film sous certaines conditions : vous êtes américains, OU vous voulez du divertissement sans utiliser votre cerveau, OU vous voulez regarder un film nul (avec des potes).
Pour la prochaine adaptation de jeu, on table sur quoi ? Puissance 4 ? Monopoly ? Scrabble ?

Be a real hero (part IV)

KICK-ASS 2

Kick-Ass 2 est sorti en 2013 grâce à Jeff Wadlow, il met en scène les mêmes acteurs que le précédent, sauf que Jim Carrey prend la place de Nicolas Cage.
La vie continue pour Dave et Mindy, celle-ci a maintenant quinze ans et dézingue toujours des méchants, elle va même devenir le coach de Dave afin que celui-ci devienne plus fort. Seulement, face à sa promesse envers son tuteur, Marcus, l’ancien collègue de feu son père, Mindy arrête toute activité et essaye de se construire une vie avec des filles de son âge. Dave est alors contraint de trouver des acolytes dans sa volonté d’œuvrer contre le mal. Et il dégote des apprentis super-héros qui ont tous suivi son exemple, dont notamment le Colonel Stars and Stripes, un sanguinaire qui a maintenant la foi.




La vie n’a pas changé pour nos héros, Mindy a toujours envie de rendre service à la ville en se servant de ses talents, Dave aime toujours se mettre dans la peau de Kick Ass. Cependant, leur passage dans tous les journaux télévisés du pays a démocratisé les super-héros : maintenant, en devenir un, c’est donné à tout le monde, car chacun a bien sa petite justice à faire (enfant tué, sœur violée…). Grâce à Kick Ass, les super-héros (ou plutôt les apprentis) ont émergé massivement et forment un groupe de justiciers œuvrant ensemble pour rendre les rues de la ville plus sûres. De là à dire que nos protagonistes n’ont pas changé, c’est faux, ils ont grandi et mûri, même leur costume ont évolué : celui de Hit Girl notamment est plus chevaleresque, moins enfantin. Mais si des hordes de super-héros émergent, une armée de super-vilains est en train d’être formée par Red Mist, renommé pour l’occasion en Mother Fucker, qui, à grands coups de billets verts, achète ses disciples et s’entoure de personnages peu recommandables mais du coup, beaucoup plus puissants que Kick Ass et ses acolytes. Alors quand la guerre se déclare entre les deux camps, il n’y aura qu’une seule personne pour les sauver… Et évidemment, cette personne, c’estHit Girl. Mais avant cela, la demoiselle à d’autres culs à botter, notamment ceux des pouffiasses de son école qui l’ont ridiculisée et humiliée sur un terrain qu’elle ne maîtrise pas : le monde des filles. Mais la connaissant bien, on savait qu’une fin heureuse (ou plutôt vengeresse) pour elle allait arriver, et c’est grâce aux gadgets de son papa qu’elle arrive à ses fins : un appareil à vomi/diarrhée.



Vu que le premier Kick-Ass du nom a bien fonctionné, pourquoi ne pas reprendre intelligemment sa recette ? C’est ainsi que la scène d’ouverture, c’est Mindy qui tire sur Dave peu rassuré, même si affublé d’un gilet par balles. Pour l’occasion, les thèmes musicaux du premier opus sont repris ici, mais dans un genre plus rock, montrant la volonté de donner davantage dans le trash et la violence. Car la violence était présente dans le premier, mais elle est omniprésente dans ce second volet, que ce soit par le biais du Mother Fucker et ses grossièretés verbales, l’habileté imaginative du bras droit de celui-ci, Mother Russiaqui tue avec plaisir en torturant. Cela dit, le méchant n’acceptera pas de tuer le chien du Colonel Stars and Stripes : on ne touche pas aux animaux ! Le Mother Fuckerest un enfoiré de cruauté qui pense pouvoir acheter tout et tout le monde, ne serait-ce que par la mise en scène de la mort du père de Dave, dont la pendaison est envoyée par MMS à son fils. Malgré tout, il reste un méchant ridicule. Là où son père, Frank était fort, déterminé et débrouillard, lui passe juste pour un abruti complet qui ne sait se dépatouiller sans son tuteur. D’ailleurs, son costume en dira long sur lui : il a repris les costumes SM de sa mère pour se fabriquer sa nouvelle peau, bref, il n’a pas compris grand-chose à la vie. Ces bras droits sont heureusement là pour le faire passer pour quelqu’un dont on doit avoir peur.



Cela dit, Kick-Ass 2 ne s’élève malheureusement pas au rang de son prédécesseur, il ne déçoit pas, mais il n’est pas forcément utile (tout comme le comics). Certaines scènes sont sympas, notamment celle deMindy devant le clip d’Union J où elle se fait traiter de cochonne, l’entraînement de Dave par Mindy… Mais c’est pas non plus aussi surprenant, étonnant et plaisant que les scènes du premier film. On ne va cependant pas lui reprocher sa fin : l’avenir incertain de Mindy qui s’enfuit de la ville avant d’être rattrapée par la police (dont son tuteur), mais surtout, Kick-Ass 2 nous montre avec une certaine aisance qu’il est tout à fait possible pour Monsieur-tout-le-monde de devenir un héros au moins une fois dans sa vie, ne serait-ce qu’en poursuivant les voleurs qui viennent de commettre un vol à l’arrachée sur une pauvre mamie sans défense. Bon par contre, merci d’oublier la scène post-générique, qui ne fait que de nous apprendre qu’un troisième opus aura lieu, mais dont on peut se passer sans problème. Puis l’humour noir du premier est troqué par du simple pipi-caca alterné par des insultes à presque toutes les scènes où l’on voit le méchant. Lassant. Toutefois, celles balancées par Mindy sont savoureuses, surtout quand elle s’adresse à ses pétasses de copines.

Pour finir, j’ai presque envie de dire que si vous cherchez un film sur des héros en devenir, n’explorez pas Kick-Ass 2 sans avertissement. Car certes, on a encore une fois des apprentis super-héros, mais la quête identitaire et la vengeance voulue sont peu accommodantes dans ce second opus. La conclusion se suffirait à elle-même malheureusement, mais ils n’allaient pas faire la suite de Kick-Ass en vingt minutes… Bon, et puis je crache pas totalement dans la soupe : le premier tiers du film est délectable, vu qu’on y voit l’entraînement de Dave (qui devient un peu trop musclé pour un amateur). Bref : avant et après oui, mais pas pendant ! Sinon, la musique est pas mal, en plus des thèmes repris, on a des nouvelles chansons assez bonnes.



Conclusion : J’espère que je vous ai suffisamment documenté sur le sujet des apprentis super-héros, parce que nom d’une pipe, y’a pas que SpidermanBatman et compagnie dans la vie !

Be a real hero (part III)

KICK-ASS

Kick-Ass a été réalisé en 2010 par Matthew Vaughn, c’est une célèbre adaptation des comics éponymes de Mark Millar et John Romita Jr mettant en scène Aaron Taylor-JohnsonChloë Grace Moretzou encore Nicolas Cage.

Kick-Ass, c’est avant tout l’histoire d’un lycéen, Dave, qui a une vie un peu trop commune à son goût. Il a des amis, il aime une fille, il se paluche sur des sites pornos, il lit des comics… Et son amour pour ces derniers va le pousser à devenir un super-héros, à l’instar de ses idoles, Superman ou bien Batman. Il va vouloir devenir un super-héros pour donner du piment à sa vie et se sentir responsable de quelque chose. Cependant, il va vraiment se rendre compte de gravité de ses actes irréversibles quand il va se frotter à de vrais méchants (mené par Frank d’Amico) et lorsqu’il va rencontrer d’autres super-héros qui ne jouent définitivement pas dans la même cour.




Kick-Ass c’est donc la transformation de Dave de prime abord. On le voit d’abord dans sa vie normale, sa vie rangée de lycéen banal dont la plupart se contente. Il se fait racketter, il est faible, ça en est triste. Puis il s’achète un costume ridicule vert et jaune (de plongée qui plus est) et commence à vouloir se faire respecter par les deux qui l’ont racketté quelques semaines plus tôt, il se prend vite un coup de couteau et finit à l’hôpital car renversé par un chauffard. Il revient avec la version 2.0 de son personnage, qu’il a appelé tout bonnement Kick Ass : maintenant, qu’il a été refait de partout, il a moins de sensations quand on le frappe. Alors, il commence à patrouiller la nuit et cherche Mr Bitey, un chat et tombe littéralement nez-à-nez avec des malfrats qui poursuivent un homme, une aubaine pour lui, il peut enfin défendre cet homme. Son acte est médiatisé car des passants l’ont filmé et ont mis la vidéo sur Youtube. Une véritable réussite pour lui, il peut donc s’en prendre à plus gros : un drogué et ses potes dans un appartement, armé d’un taser, il blesse légèrement le méchant, se croyant foutu, il est sauvé par un duo de super-héros qui sont beaucoup plus professionnels et déterminés que lui : un père et sa fille. De fil en aiguille, il sera propulsé au rang de star nationale grâce à MySpace, ce qui va attirer les foudres du parrain de la ville. Il va donc se retrouver piégé, morflant comme jamais, en étant encore une fois sauvé par la gamine qui est largement plus douée que lui… C’est à partir de là qu’il prend conscience de ce qu’il fait, qu’il est maintenant une personnalité regardée, admirée et que ses faux-pas se révèlent destructeurs pour lui-même. Il prend véritablement conscience de cela lors de la scène où il se retrouve devant le miroir, complètement en sang.

Cette fameuse scène, je la trouve carrément terrible : non seulement le morceau intitulé Marshmallows est vraiment beau, mais en plus, on a successivement la prise de conscience de Kick Ass qui se rend compte que se prendre pour un super-héros n’est pas donné à tout le monde, et surtout, qu’il faut assumer. Cette maturité, Hit Girl l’a déjà acquise : pendant que Dave se rince dans la salle de bain, elle prépare la vengeance de son père, ne pouvant pas encore faire son deuil. Je trouve que Kick-Ass est un film certes, pour un public ciblé (geek/jeune) mais qui véhicule de bons concepts : la responsabilité (mais en mieux formulé que dans Spiderman), l’assomption et l’acquisition de la maturité. Et cette dernière est soit forcée (Hit Girl), soit délibérément choisie (Kick Ass). Effectivement, les deux sont jeunes,Mindy (le vrai prénom de Hit Girl) a 12 ans mais a déjà la tête sur les épaules, les pieds sur terre et une définition bien nette du bien et du mal. Elle n’a plus aucune innocence, malgré son jeune âge, c’est une adulte qui a été formatée par son père. Ce dernier lui vouait un amour inconditionnel, mais il l’a utilisée dans sa revanche contre Frank d’Amico et les criminels en général. Pour ce qui est de Dave, c’est autre chose, il a voulu plonger dans le monde des grands sans vraiment savoir ce qui l’attendait, ne pouvant plus faire marche arrière, il convient d’accepter son sort et d’assumer ses choix. Au-delà du fantasme,Dave a dû reprendre contact avec la réalité, et la scène devant le miroir est le fameux déclic. « Quand on n’a pas de pouvoir, on n’a pas de responsabilité ? » Pas sûr…



Au-delà de la morale et de la volonté de faire passer des messages, on doit quand même retenir que Kick-Ass, c’est du fun à l’état pur : on nous colle des scènes de combat carrément pitoyables (la première de Dave qui se solde par un séjour à l’hôpital) et d’autres incroyables et vraiment appréciables, celle avec Big Daddy (avec en prime, le remix du thème de 28 jours plus tard) ou celle où Hit Girl devient Robinet tente tant bien que mal de sauver Kick Ass et son père d’une mort certaine. Mention spéciale pour cette scène, celle du FPS avec en prime, la musique de Sunshine retravaillée pour l’occasion. C’est acrobatique, y’a des armes, des sauts périlleux, des cascades, youhou ! C’est violent, y’a des effluves de sang, on transperce des gens de part en part, on charcute… Kick-Ass est un film qui montre que les super-héros peuvent tuer et se faire tuer. C’est hyper rythmé, bien sûr, on n’a pas que du combat, et quand ceux-ci cessent, on ne retombe pas dans le plat, puisque l’on suit tour à tour Dave ou Mindy et son père dans leur vie quotidienne mais avec des préoccupations bien différentes.

A la limite de nous virer le héros, Hit Girl est élevée au rang de super gamine, adulée de tous. Mignonnette dans la vie de tous les jours, habillée en rose, avec des couettes et recevant pour son anniversaire des couteaux papillons, elle se transforme en véritable guerrière lorsqu’il le faut et n’hésite pas à démonter du méchant avec une violence extrême, avec une absence hallucinante de remords. On pourrait notamment croire que Mindy n’est qu’un instrument, un robot dont s’est servi son père pour mener à bien sa quête, mais elle nous prouve à de nombreuses reprises qu’elle a un cœur, notamment grâce à son amour pour son père, mais aussi avec sa compassion à la fin envers Dave, même si elle est quasiment imperceptible.
Dave n’en perd pas néanmoins tout son charme, mais la force exemplaire et le courage de la gamine est peut-être trop importante pour que l’on puisse élever le personnage principal au rang de héros. Big Daddyest lui, un papounet tout mignon, qu’on a du mal à détester malgré ce qu’il a fait de sa fille. Quant aux méchants, c’est des vrais méchants bien dégueulasses, sans foi ni loi.



En plus d’être violent et plein de sens, Kick-Ass arrive à dédramatiser toutes les situations grâce à l’humour (souvent noir) dont il fait preuve. Notamment grâce au personnage principal, Dave que l’on entend en voix-off qui se lance dans des répliques assez drôles « Comme chaque tueur en série le sait, il y a un moment où l’heure n’est plus au fantasme », tombe malgré lui dans des situations comiques (celle où les deux petites frappes se foutent de sa gueule en voyant son costume), sans oublier son entraînement fait par lui-même où il tente de sauter d’immeuble en immeuble, mais se ravise au tout dernier moment… Il arrive également à rendre hommage à des films et autres médias de la pop culture notamment, grâce à des références assez chouettes : musique d’Ennio Morricone, mentions de Scott PilgrimSpiderman,Sin CityLost et surtout, Batman avec le costume très ressemblant de Big Daddy, une réplique assez savoureuse de Hit Girl (le fameux signal dans le ciel de la bite géante donné par le maire) et une discussion entre Dave et l’un de ses amis : Batman ou Le Joker ? Mais attention, Kick-Ass n’est pas seulement qu’un film de geek, c’est plus profond que ça, et je vous l’ai montré plus haut.

Pour la petite comparaison avec le comics, Kick-Ass garde le fil conducteur, mais prend quelques libertés : une histoire d’amour (bah oui, on est au cinéma, fallait bien du cul), et même si le film est assez sombre, le comics l’est encore plus de par son univers, ses couleurs… Car en effet, dans le film, les personnages évoluent dans un monde de couleurs (lycée, magasin de comics, même le chocolat chaud deMindy et de son père a des marshmallows…) et le ton est davantage comique, même s’il garde sa violence, sa volonté de frapper, de se distinguer par l’abrupt.
Hors comics, pour relever la sauce, on a le droit à une savoureuse bande originale (The ProdigyThe Pretty Reckless…) et des thèmes qui ne sont pas si éloignés des thèmes héroïques que l’on a pu trouver dans la franchise Batman de Christopher Nolan.


Pour finir, j’élève Kick-Ass au rang de film à voir au moins une fois dans sa vie, car il donne une sorte de renouveau au genre, sans pour autant être prétentieux et prendre son public pour des cons. Il arrive à jongler sur plusieurs terrains en même temps, et c’est assez rare et admirable. 

La Moustache (2005)

Notes de haut de page : Pas lu le livre. Contient des spoilers.

« Qu’est-ce que tu dirais si je me rasais la moustache ? » demande Marc à Agnès. « Je ne sais pas. Je t’aime avec mais je t’ai jamais connu sans. » C’est sur cette question tout à fait anodine entre un couple que démarre ce film.

Car de l’anodin, c’est d’abord ce qu’on nous présente : entre le titre quelconque du film et le début d’histoire d’un couple de bobos parisiens qui vit dans un grand appartement, une invitation à un dîner chez des amis, une vie professionnelle réussie… Une vie normale en bref.
Au début, Marc se cache, Agnès va-t-elle remarquer la surprise qui lui a faite ? Il est amusé, mais déchante un peu quand elle ne voit pas. Ses amis ne remarquent rien non plus. Ses collègues encore moins. Il s’énerve, s’engueule avec Agnès.
« Tu n’as jamais eu de moustache ». Tout bascule.

L’enfer c’est les autres

La Moustache nous montre avant tout l’importance de vivre à travers les autres. Quand ceux-ci ne nous remarquent pas, on est plus rien, on ne vit plus. Quand Marc n’est pas remarqué auprès de sa femme, son couple et sa vie ne sont plus. Pourquoi ne remarque-t-elle pas ? Lui joue-t-elle un tour ? Ou est-ce que c’est lui qui devient malade ? Bref, le problème de l’indifférence se pose. Le simple détail futile de se raser la moustache est indifférent à tout son entourage.
Là, une certaine ressemblance avec un film de David Lynch apparaît : folie, schizophrénie, descente aux enfers, trou spatio-temporel, paranoïa… ? Toutes les questions sont permises. Mais c’est bien à de la paranoïa à laquelle on est confrontés (selon mon interprétation). On est brouillés entre rêve et réalité. Qui dit vrai ? Quelle est la vérité ? Il y en a-t-il au moins une ? On s’inquiète. On est frustrés.
Le cauchemar et l’angoisse se confrontent violemment à la tranquillité d’un couple. C’en est dérangeant et troublant.

Une interprétation parfaite

Vincent Lindon est Marc. Il joue au début, s’amuse avec sa femme, puis vient la déception, son regard de chien battu arrive. Puis il est perdu.
Emmanuelle Devos est exquise. Je n’avais jamais vu de film avec cette personne, et à vrai dire, elle me rebutait un peu, mais son rôle, tantôt de femme ne remarquant pas son mari, tantôt de (presque) manipulatrice si je puis dire, est complexe et incroyable. Elle se révèle être d’une importance capitale, puisque c’est elle qui dit ou non si Marc a tort ou raison. Et ici, il a plutôt tort…
Leurs dialogues, souvent ponctués par des silences et de la musique classique nous mènent vers l’incompréhension. Ils essayent de se réparer, de panser leurs blessures, mais tout dégringole après un autre événement ravageur dans la vie de Marc et de sa fameuse moustache.

Un film en demi-teinte

Malheureusement, la dernière partie, là où Marc s’enfuit à Hong-Kong tombe un peu comme un cheveu sur la soupe et conclut mal cette histoire. On aurait pu continuer cette dernière à Paris, je trouve vraiment inutile d’avoir mené cette fin de film à l’autre bout du monde.
Vous l’aurez compris, on s’ennuie un peu durant cette partie à Hong-Kong.
Incompréhensible pour beaucoup et sans réelle clé pour se faire (sauf l’imagination et des hypothèses), La Moustache est pour certains un film d’intellectuels, laissant pour compte les autres, les ignorants. Le réalisateur et auteur du livre, Emmanuel Carrère ne sait même pas où va son film, où cette folie s’arrête. Troublant.
La fin n’en est donc pas une, pas d’explication, pas de remède sorti de nulle part pour nous dire où se trouve la vérité. C’est peut-être mieux comme cela, même si frustrant de prime abord, une vraie fin nous aurait peut-être déçus. Bref, on est à nouveau dans cette spirale infernale. Que Marc accepte finalement, et sans savoir où ça va le mener…

Watchmen

Je vous avais déjà présenté la BO il a quelques semaines avec des titres magnifiques comme du Leonard Cohen, Tears for Fears, Simon & Garfunkel ou encore My Chemical Romance

Mais la BO est loin d’être le seul point fort de ce film.

Mais avant tout, commençons par raconter le synopsis

En 1985, les États-Unis et l’Union Soviétique sont au bord de la guerre nucléaire. Des années plus tôt, aux États-Unis, des héros ont modifié l’histoire et ont fait parler d’eux… Assassinés les uns après les autres (ou déclarés mentalement incompétents), les derniers se cachent et vivent une vie normale. Mais la mort de l’un des leurs, Le Comédien mène Rorschach à enquêter sur son meurtre et surtout à vouloir réunir ses anciens coéquipiers pour sauver leur peau et le monde.

Voici le générique qui est l’un des meilleurs que j’ai vus de ma vie (merci Bob Dylan) : on clique là et on met en route la vidéo.

N’ayant pas lu la BD, j’avais peur d’être un peu perdue, mais ce générique a eu le don de tout résumer en quelques minutes, et ça c’est très fort.

L’histoire est narrée par Rorschach, sûrement le plus dangereux, le plus intéressant et le plus charismatique des Watchmen. En effet, l’histoire nous est contée par son journal.
Le film dure plus de 2h40 (pour ce qui est de la version courte) mais on ne les sent vraiment pas passer.

Visuellement, on a devant nous quelque chose de superbe, les couleurs sont magnifiques, la mise en scène est soignée et surtout, les costumes (un peu kitsch) des Watchmen sont géniaux.
Les scènes, parlons-en, elles sont toutes magiques : celle de l’ouverture/mort du Comédien, celle de la scène de baston en prison, la scène où Dan et Laurie font l’amour sur Hallelujah de Leonard Cohen… Esthétique. Esthétique mais noir. Car ce film baigne dans la noirceur et ça le rend davantage comestible.

Noirceur non seulement visuelle mais auditive. En effet, une réflexion est faite sur le monde, sur l’humanité qui est en train de se dégrader, on voit une Amérique réactionnaire, violente, dénuée d’humanité.
Toutefois complexe, le film sait nous coller au siège pendant ces minutes de visionnage sans avoir envie de fermer les yeux, et ce grâce à des personnages charismatiques, de véritables super-héros qui nous montrent ce qu’ils ont dans le ventre.

Bon visionnage !

The Amazing Spider-Man

The Amazing Spider-Man est le reboot de la saga Spider-Man réalisé par Marc Webb.
Le pari était risqué de faire un reboot de cette saga plutôt bonne (mais qui commençait à s’essouffler cependant) avec des acteurs différents et surtout une histoire repartie de zéro.

Alors, est-ce que ça vaut la peine d’aller voir The Amazing Spider-Man ? Moi je dis oui.

Le pitch : le jeune Peter Parker est emmené par ses parents chez son oncle Ben et sa tante May et disparaissent mystérieusement sans donner de nouvelles. Élevé par Ben et May, nous le retrouvons au lycée, en tant que skateur, photographe amateur et surtout, un peu tête de turc de ses gros bras de camarades. Voulant en savoir davantage sur ses parents et leur disparition, il se rend chez Oscorp, ancien lieu de travail de son père et y rencontre le docteur Curt Connors, ancien ami et collègue de son père. Ce fameux docteur travaille sur la régénération cellulaire, dans l’espoir de retrouver son bras (oui il s’avère que le bonhomme n’a plus que son bras gauche). Pressé par des gens de plus haute importante (à savoir ceux qui financent son laboratoire), il se voit dans l’obligation de tester le sérum encore en phase d’essai, et se transforme peu à peu en Lézard.
De son côté, Peter s’étant fait piquer par une étrange araignée, se découvre des dons, il se transforme physiquement et s’entraîne. Il devient peu à peu le justicier de la ville poursuivi par toute une horde de policiers mené par George Stacy, le père de Gwen Stacy, la fille dont Peter est amoureux.

Comme je vous le disais, faire un reboot de la saga était risqué, on abandonne le Peter Parker adulte pour un lycéen. Pas très enviant de prime abord… De prime abord, seulement.
En effet, de gros changements dans le scénario sont à noter, on voit un Peter Parker motivé par l’envie d’en savoir plus sur ses parents, ses relations avec son oncle et sa tante beaucoup plus développées et intéressantes, et surtout, sa transformation bien plus crédible que dans le Spider-Man de Sam Raimi.

Car oui, je trouve ce début de saga bien plus crédible par rapport à l’autre. On voit Peter Parker se heurter à sa double identité : les policiers remettant en doute sa volonté de vouloir faire la justice, on le voit également avoir des problèmes de lycéens : premiers amours, bagarres avec des brutes, moqueries en tout genre…
Et même lors de ses combats, celui-ci ne revient pas tout beau tout propre comme l’autre Spider-Man, oh que non : il se mange des mandales et a des beaux bleus et cocards.
Andrew Garfield, qui interprète notre homme araignée nous en ferait presque oublier ce bon vieux Tobey Maguire. J’ai envie de dire qu’Andrew est limite taillé pour ce rôle, il EST Peter Parker/Spider-Man.
Là où j’ai un avis plus tranché, c’est sur Emma Stone. Celle-ci envoie un coup de pied au cul à Kirsten Dunst et à sa Mary Jane Watson, les envoyant toutes les deux aux oubliettes. Fini la chochotte, potiche et jouvencelle constamment en détresse, place à la Gwen Stacy qui se bat et qui a des ovaires !
Quant aux oncle et tante de Peter, ceux-ci sont davantage préoccupés par Peter et ne sont pas constamment collés à lui en lui faisant des sermons ou en lui sortant des grandes phrases. Ici, Ben et May sont beaucoup plus présents et sympathiques.
Bref, question interprétation, ce reboot envoie pas mal.

L’humour est dans ce début de saga assez présent et c’est assez plaisant. Comparé à ses prédécesseurs, cet opus est drôle mais n’en fait pas des tonnes. Je me souviens d’un ancien Peter Parker qui n’en finissait pas avec ses blagues à la con en parlant à ses ennemis. Là on a quelques doses d’humour avec les méchants, mais c’est surtout lorsqu’il découvre ses pouvoirs et quand il se « venge » avec gentillesse de ses camarades que l’humour est présent. On ne rit pas à gorge déployée, mais on arrive à nous soutirer un sourire.
The Amazing Spider-Man est donc à mi-chemin entre la comédie teenage et du film de super-héros.

Car il ne faut pas l’oublier que l’on est dans un film de super-héros et là non plus, on n’est pas déçus. Effets spéciaux, scènes de castagnes, grimpettes sur les murs et tissages de toile sur des grues… On en prend plein les yeux et c’est un régal. Quant au super-héros, notre Spider-Man, on le voit en constante évolution comme je vous l’ai dit, il commence avec des débuts peu prometteurs pour finir par mettre la pâté au Lézard et à en mettre plein les mirettes aux policiers qui remettent en cause sa légitimité à faire la loi.
Et qui dit super-héros, dit grand méchant. Et là, je dois avouer que le Lézard est un bon méchant, coriace, bien dégueulasse, rongé constamment entre le bien et le mal (à la manière d’un Bouffon Vert).

En conclusion, un vrai scénario, des effets spéciaux de frappadingues, des acteurs vraiment très bons et convaincants, une crédibilité, un reboot très réussi…
Vivement le prochain et merci Marc Webb !