Eddie the Eagle (2016)

Les JO d’hiver de 1988 à Calgary, ce contexte avait déjà été pris pour la célèbre comédie inspirée de faits réels, Rasta Rockett. Dans ce film, quatre jamaïcains s’illustraient dans un sport où on ne les attendait pas, le bobsleigh. Leur but : avoir la fierté de représenter leur pays aux célèbres jeux olympiques. Pas pris au sérieux au début, ils ont affiché une détermination sans limite et ce sont fait aidés par un coach atypique.
Eddie the Eagle, c’est un peu le même pitch : ça se passe à ces mêmes JO et le sportif en question, c’est Michael « Eddie » Edwards. Ne s’illustrant dans aucun sport en particulier, mais hautement attaché à participer aux jeux, il jette son dévolu sur le saut à ski, discipline redoutable où il est la risée de tous. Ne comptant que sur sa persévérance et le soutien indéfectible de sa mère, il parvient à se qualifier et représenter le Royaume-Uni dans cette discipline.

Soyons clairs, le seul atout que je voyais dans ce film, c’était la présence de Taron Egerton, chouchou de mon petit cœur de beurre depuis Kingsman. Parce que Eddie the Eagle, en lui-même, ne m’intéressait pas, je ne suis pas très biopic et encore moins quand ça touche au sport. Mais sur un coup de tête, j’ai décidé de me rendre à la dernière séance de ma ville (et du département entier), et je n’ai regretté que deux choses : avoir eu des a priori sur ce long-métrage et ne pas y être allée plus tôt pour pouvoir vanter ses mérites au plus grand nombre.

Déjà, je tiens à dire que le film est « seulement » inspiré de faits réels, et n’est pas un biopic à proprement parler, puisque certains éléments ont été rajoutés, d’autres romancés. C’est notamment le cas du coach bourru aux allures de cowboy, Bronson Peary, joué par Hugh Jackman. Ce coach a été créé pour les besoins du film, il n’existe donc pas dans la vraie histoire. Ainsi, tout ce qui a trait à ce personnage est purement fictif et aide à nous attacher non seulement à ce personnage, mais en plus, à créer une relation entre Eddie et Peary. Cette relation va au-delà du simple maître/élève, et aborde une très belle amitié. Je dois dire que ce duo fonctionne à merveille, mais aussi qu’il est absolument touchant. D’un côté, on a le coach avec sa chemise de western et ses santiags, plutôt adepte du lever de coude, qui va se trouver un but dans la vie : aider Eddie, mais aussi se racheter, lui qui a déçu son ancien coach et a foiré sa vie ainsi que son potentiel. De l’autre côté, on a Eddie, pas un grand sportif, mais qui a l’avantage d’être courageux et déterminé. Alors que le premier va souvent refuser d’aider Eddie, celui-ci va continuer de s’entraîner, jusqu’à faire craquer celui qui deviendra son coach, voulant lui éviter une mort certaine dans cette envie de gloire.

Les personnages sont attachants, comme vous avez sûrement compris. Eddie est captivant, parce qu’on le voit depuis ses plus jeunes années s’entraîner à diverses disciplines, en vain. Et dès son enfance, celui-ci nous attire, sûrement à cause de son handicap et de son air benêt. En cela, Taron Egerton est presque méconnaissable, il réussit à retranscrire les mimiques du célèbre olympien et le fait bien : il ne le rend pas du tout idiot, mais lui donne une vraie âme et un côté naïf qui en fascine plus d’un. Ça serait une sorte de Forrest Gump en cela, même si ce dernier est vraiment bête, car Eddie joue plus sur la candeur que l’imbécilité. Bon et puis, ce personnage avec ses airs bêtas nous livre quand même une belle leçon de vie : ne rien lâcher, aller jusqu’au bout et se dépasser. Parce que c’est exactement de ça dont il est question durant tout le film, de persévérance. La conversation qu’il aura lors du championnat avec le numéro 1 mondial de saut à ski, Matti Nykänen (trois médailles d’or lors de ces JO) le prouvera. Ce dernier lui glissera que tous les deux sont faits du même bois et n’ont rien à voir avec les autres athlètes de la discipline, puisqu’ils sont là pour aller au-delà d’eux-mêmes. Découragé (notamment par son propre père), moqué et même humilié par beaucoup (son coach au début, les autre sportifs, le comité olympique de son propre pays) au début, il montrera sa volonté de sauter et sa légitimité à être là, sans être celui qui amuse la galerie. Sa liesse se partage à chaque atterrissage et une vraie connexion se fait avec le public. Il devient alors le chouchou des spectateurs, de certains présentateurs et des journalistes, qui le surnommeront l’« Aigle ». Et de nous. Parce que sa joie est tellement communicative qu’on est forcés d’être émus et heureux pour lui. Je me souviens d’avoir eu envie de crier et de l’applaudir à chacune de ses réussites, j’avais vraiment l’impression d’avoir assisté aux sauts et de prendre part à ce bonheur. En cela, je trouve que ça en fait un personnage entier, sans retenue et qui se donne à fond pour atteindre son objectif et ses rêves. A la cérémonie de clôture des jeux olympiques, le discours prononcé lui rendra d’ailleurs un bel hommage : « Lors de ces Jeux, des concurrents ont gagné l’or, certains ont battu des records, et certains d’entre vous ont même volé comme un aigle ».

Niveau émotion, j’ai été servie. Cela fait très longtemps que je n’ai pas pleuré devant un film, du moins, pleuré de joie, et Eddie the Eagle m’a donné l’occasion de le faire, et plutôt deux fois qu’une. Je me suis surprise à avoir les larmes aux yeux en voyant le générique de fin. Et d’avoir tout de suite été mise dans le bain, non seulement grâce aux essais du petit Eddie dans diverses activités sportives représentées aux jeux olympiques, mais aussi à cause de l’attachement que j’ai eu pour lui et de la leçon qu’il transmet, comme dit précédemment. Chaque saut était propice à l’émotion, car on voulait au moins autant qu’Eddie sa victoire et voir son rêve se réaliser. Je crois que c’est plus que du partage, c’est davantage une fusion. Et tout était réuni pour que cette connexion se réalise. Eddie est proche de nous, accessible, pas comme les autres sportifs et tellement humain. Ses qualités nous projettent vers l’avant et j’ai ressenti un fort optimisme après ce visionnage. J’ai rarement vu de film aussi puissant et beau. Car en plus, Eddie the Eagle ne se tourne jamais dans le découragement et n’a pas à vocation d’être tire-larmes, au contraire, le protagoniste est admirable et sa persévérance inspire.

Brillamment mis en scène et interprété (autant le duo principal, que les parents d’Eddie et les autres seconds rôles (bordel, Christopher Walken ne rajeunit pas !)), la production de Matthew Vaughn nous plonge non seulement au cœur d’une épopée presque palpable et optimiste, mais aussi à la fin des années 1980. Code vestimentaire inclus. Et surtout, la bande son contribue à cette immersion temporelle, puisque Eddie the Eagle s’accompagne de chansons de groupes et artistes des 80’s, comme Kim Wilde, Frankie goes to Hollywood, Nik Kershaw ou encore Van Halen. Quant aux différents thèmes du film, ils sont composés par Matthew Margeson, que l’on a déjà croisé dans Kingsman ou Kick Ass. Le thème sobrement intitulé Eddie the Eagle, que l’on entend dès le début du film est brillant. Toutes ces chansons et musiques nous filent la patate et s’associent facilement à des moments de victoire.

Je conseille ce film à tous et suis impatiente de voir sa sortie en Blu-ray. Si jamais vous avez encore l’occasion de le voir en salles, foncez. Eddie the Eagle est un énorme coup de cœur et indéfectiblement un film que j’adore.

The Nice Guys (2016)

On en a fait beaucoup avant la sortie de The Nice Guys. Rien que sur SensCritique, on recensait les meilleures punchlines du film avant sa sortie et on offrait même un badge à ceux qui l’avaient rajouté dans leurs envies (sérieusement les mecs… ?). Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on attendait le nouveau Shane Black de pied ferme. Piqûre de rappel : Last action hero, Kiss kiss bang bang et la franchise L’Arme fatale, voici trois titres auxquels le réalisateur a participé, mais je parlerai seulement de Kiss kiss bang bang, parce que Black n’a pas été « seulement » scénariste ici, il l’a réalisé, tout comme le film dont il est question ici. Et au pitch, on voyait de grosses ressemblances entre les deux. La question était donc de savoir si TNG était un vulgaire copié-collé de KKBB. La réponse est non.

Donc oui, l’histoire est assez similaire, puisque encore une fois, Shane Black s’attèle à réaliser un film sur Hollywood, en prenant pour trame une histoire de meurtres de stars et autres grands noms du cinéma, le tout sur fond de complots et pour démêler le vrai du faux, des détectives privés plus ou moins aguerris. Là où le film de 2005 (putain 11 ans !) s’inscrivait dans notre époque, le film sorti en 2016 prend place dans les 70’s, nous apportant son lot de vintageries remarquables : décors, fringues et pensées bien différents de ce que nous connaissons actuellement. C’est l’un des premiers points forts du film : l’immersion est totale et complètement réussie. En tout cas, moi, j’avais l’impression soit d’être dans cette décennie l’espace de deux heures, soit de voir un film qui avait été tourné pendant ces années, mais avec les techniques actuelles. Côté maîtrise, Shane Black n’est absolument pas un amateur et sa mise en scène est bien foutue, le côté histoires parallèles formant l’introduction m’a mise dans le bain dès les premières minutes, même si, je dois bien l’avouer, j’étais un peu perdue avec tous ces noms dans les premiers temps…

Dans « tous ces noms », on a notre trio principal, trois personnages qui se complètent et forment une équipe soudée malgré ses différences et ses méthodes diverses : Jackson Healy (Russell Crowe), Holland March (Ryan Gosling) et sa fille, Holly (la jeune et prometteuse Angourie Rice). Bien écrits et bien joués, le casting et les personnages, sont un autre point fort de The Nice Guys. A côté d’eux, même les rôles secondaires envoient du lourd : la jeune actrice porno rebelle qui voit en chaque personne un fasciste en puissance, les méchants implacables, et même un gamin que l’on croise sur son vélo qui est prêt à montrer sa queue pour 20 dollars… On prend du plaisir à voir évoluer chacun d’entre eux, les voir parler et mener l’enquête, le spectateur y prend part d’ailleurs, parce que le tout fonctionne tellement bien qu’on est obligés de vouloir participer à ces péripéties. Le rythme aide bien, tout est fluide et il se passe toujours quelque chose dans chaque scène. Sérieusement, pendant toute la durée du film, je ne me suis pas ennuyée un seul instant, les personnages charismatiques commencent d’abord par nous charmer et l’écriture du scénario fait le reste, je n’ai pas vu le temps passer.

Il faut dire que les scènes et situations rocambolesques s’enchaînent, sans pour autant que l’on trouve ça lourd, ni que ça en devienne répétitif. L’une de mes scènes préférées est celle de la villa, parce qu’il se passe vraiment tout ce que qui est possible : découverte d’un cadavre, open bar bien chargé, visionnage d’un film porno (et c’est encore mieux quand on a treize ans), interrogatoire de sirènes dans une piscine, fusillade, course-poursuite, sans oublier les répliques qui fusent et font mouche. D’ailleurs, l’ayant vu en VF (parce que là où j’habite, les seuls films qui passent en VOSTFR sont les films estampillés art et essai), j’ai trouvé le doublage assez sympa. Certes, certaines blagues sont un peu tombées à plat parfois, mais ça fonctionnait très bien dans l’ensemble, surtout que la voix de Ryan Gosling a été conservée pour ses hurlements très aigus, et ça, c’était parfait. Ça faisait longtemps que je n’avais pas ri comme ça devant un film, au cinéma qui plus est.

Je reviens un peu sur l’immersion dans les seventies pour aborder le sujet de la bande-son. Cette dernière nous convie elle aussi à la fameuse décennie en nous apportant son lot de Bee Gees, de Kool and the Gang, de Kiss ou encore de Temptations. En un mot ? Génial. Que l’on soit fan ou pas de cette décennie musicalement parlant, on se laisse facilement porter par sa bande originale qui illustre très bien les différents passages où elle passe. Les chansons ont été bien choisies et collent parfaitement aux scènes auxquelles elles correspondent. Je ne dirai pas qu’elles ont été écrites pour The Nice Guys, mais elles parent très bien les diverses séquences.

Pour répondre à ma question sur le lien entre KKBB et TNG, même s’il subsiste un rapport dans les grandes lignes, The Nice Guys a sa véritable identité, à la rigueur, on pourrait parler de remake, mais de manière très libre… Parce que même si la toile de fond est quasi identique, son traitement est différent, mais on retrouve les qualités qui ont fait de Kiss kiss bang bang un très bon film. Là où ce dernier était plus « sombre », et un brin plus complexe (pas casse-tête non plus), The Nice Guys est à la cool (poseyyy ?) même si très énergique à la fois, et assez abordable. Pour cela, je leur mets la même note, même si je trouve que c’est assez peu pour le bonheur que chacun de ces métrages m’a apporté.
Un excellent buddy movie en somme, qui allie action, humour et enquête, grâce à d’excellents personnages et une bonne mise en scène.
(Bon et, première séance dans ma ville, une salle gigantesque pour 5 personnes (dont mon chéri, ma copine et moi-même), comment ne pas mieux en profiter ?)

Scouts Guide to the Zombie Apocalypse (2015)

Deux mises en garde :
1 : Le film n’a rien à voir avec le livre Guide de survie en territoire zombie, malgré le titre français de l’œuvre cinématographique.
2 : Surtout, ne lisez pas le synopsis propose par SensCritique pour vous faire une idée du film, car il sonne tellement gnan-gnan que vous n’allez pas avoir envie de le voir. Je vais plutôt vous en refaire un :
C’est l’histoire de trois scouts. Lors d’un camp, deux d’entre eux décident de lâcher le troisième pour aller à une fête, sauf que rien ne va se passer comme prévu, puisque des zombies ont débarqué dans leur charmante petite ville. Les trois scouts vont donc mettre de côté leur rancune pour pouvoir poutrer du mort vivant, avec l’aide d’une charmante serveuse. L’objectif est de sauver leur vie et la belle de l’histoire, qui est accessoirement la sœur d’un des trois lycéens.

On voit fleurir de plus en plus de films surfant sur la vague zombiesque, encore plus quand le film a l’ambition d’être une comédie horrifique, pour SGTTZA, je peux dire que le pari est réussi puisque j’ai totalement adhéré à l’œuvre. C’est un teen-movie, donc le public visé est surtout jeune, mais je dois avouer que j’ai pris un sacré plaisir à le regarder vu que je me suis marrée comme une patate devant. Bon ok, je suis assez bon public, mais j’ai trouvé le tout très drôle, pas toujours très fin, c’est évident, mais on évite soigneusement les blagues de cul (sauf quand on tire sur un zizi, mais ça reste anecdotique !) et le pipi-caca trop débile. De là à dire que c’est de l’humour « tout public », quand même pas. Mais on sent vraiment que l’effort a été fait pour que l’on considère encore le trio principal comme des enfants/adolescents, et je trouve ça vraiment appréciable.
Question horrifique, on a de belles giclettes de sang en perspective, avec des scènes bien gores parfois, mais là aussi, on nous épargne trop d’horreur qui deviendrait indigeste pour le genre. Le but est de faire rire avec du gore, pas de nous effrayer avec une comédie (ça ne veut strictement rien dire).

Les personnages sont attachants, notamment Ben (joué par Tye Sheridan, que je ne connais absolument pas), avec sa gueule d’ange qui a fait fondre mon petit cœur de beurre, mais aussi Carter (Logan Miller), le rigolo de la bande qui balance des punchlines de fou (même si tout le monde s’y met et s’y donne à fond), Denise (Sarah Dumont) la badass de service qui tire comme une pro au fusil, ou encore Augie (Joey Morgan), le loser de service qui a pas mal de ressources… Tout ce petit monde s’évertue à nous faire prendre du plaisir pendant environ 90 minutes et y arrive sans mal. Rajoutez à cela des scènes vraiment géniales, avec des situations risibles, donc forcément marrantes. En fait, SGTTZA a un sacré rythme puisqu’il n’y a aucun temps mort et que chaque séquence n’est jamais de trop et nous donne toujours un rebondissement.
Bien entendu, le film n’est pas exempt de défauts, j’ai parlé de l’humour plus haut, qui n’est franchement pas destiné à tout le monde, mais aussi le fait que le film, même s’il est rafraîchissant, n’apporte rien de plus au genre et n’est vraiment pas au même niveau que les éternels Shaun of the dead ou Zombieland, même s’il s’en approche. Je trouve aussi regrettable que l’une des scènes nous rende presque épileptiques à cause des flashes, parce qu’elle était vraiment bien. La bande originale aussi, n’est pas sensationnelle, elle rappelle vraiment à quel point on est dans le teen movie, même si on a quelques chansons terribles (Rock you like a hurricane notamment). Bon puis, vous l’aurez compris, tout est assez prévisible, mais c’est monnaie courante dans ce genre de films.

Puis merde, un film où plusieurs personnages chantent du Britney Spears, c’est forcément bien, non ?

Detention (2012)

Quand les années 2010 rencontrent les années 90, il y a forcément un ours, un voyage spatio-temporel, des OVNI, un tueur en série, des lycéens trop cool et un canadien pas sympa, non ?
Ok, je conçois, dit comme ça, ça donne pas envie et ça ressemble à Kung Fury version ado pour le moins déplaisante. Et pourtant ! Detention est un merveilleux melting-pot qui n’a aucune limite, si ce n’est de faire un bon film avec des bases piochées dans plusieurs genres. En fait, le film pioche tant au niveau de l’épouvante-horreur (et surtout du slasher), que dans la comédie, la science-fiction ou le teen-movie, sans être forcément un hommage aux films de chaque genre. Bien sûr, il s’en inspire à de nombreuses reprises, mais il fait son petit bonhomme de chemin et crée son univers bien à lui.
C’est pour ça que je m’attendais à voir, au mieux, un film divertissant, au pire, un navet immonde, incompréhensible surfant sur la vague des comédies horrifiques pour ados en manque d’Edgar Wright et de John Hughes (j’aime ces deux réalisateurs, ok ?). Ce que j’ai vu dépasse tout ce que j’ai pu imaginer : j’ai découvert une putain de pépite et j’ai eu un énorme coup de cœur pour ce film.

Synopsis : Riley est une lycéenne loseuse. Sa meilleure amie qu’elle ne reconnaît plus sort avec Clapton, l’amour secret de Riley. Et comme si ça ne suffisait pas, un tueur en série sorti tout droit d’un slasher movie sévit dans le lycée, tous sont suspectés.

Detention nous offre donc une histoire avec une machine à remonter le temps, des voyages spatio-temporels et un tueur qui s’en prend à des lycéens qui ont un sens de la répartie extraordinaire. Ça pourrait se compliquer plus d’une fois, être totalement incompréhensible même, mais le film fait tout pour nous éviter de nous prendre la tête et ça s’avère payant puisque le tout est assez clair : on nous explique de façon concise ce qui se passe sans rentrer dans les détails, et tant mieux. Ce qu’on veut c’est se marrer un bon coup, non ? Ainsi, si vous souhaitez une histoire qui n’implique aucune des données que j’ai évoquées plus haut et quelque chose de bien réfléchi, je vous recommande de passer votre tour. L’œuvre est totalement décomplexée, elle arrive vraiment bien à composer avec éléments qu’elle pioche assez intelligemment dans les divers genres et sous-genres : on sent que le réalisateur a voulu s’amuser avec des codes bien définis pour mieux les faire s’affronter, ou du moins, les faire fonctionner ensemble pour voir les combinaisons possibles. Et on peut dire que c’est réussi puisque le film commence par une sorte de tutoriel de la vie d’une reine des abeilles d’un lycée et finit par un affrontement final entre un tueur en série et deux adolescents, en passant par un voyage dans les années 90 et un vis ma vie de loseuse. C’est un univers déjanté, qu’on nous présente et totalement assumé j’vous dis ! Le pire ? C’est qu’on se laisse facilement prendre au jeu et qu’à aucun moment, on se demande ce qu’on fout là. Allez, au pire on se demande à quelle drogue tourne l’équipe de tournage, mais sans plus. Sincèrement, on passe un bon moment wtfesque à regarder Detention, tout en rigolant comme des loutres la plupart du temps.

Les personnages sont très bien écrits et sont chacun un cliché : la loseuse dont j’ai déjà parlé qui est notre personnage principal, son ennemie-amie cheerleader qui a échangé sa place avec sa mère, le tant convoité cancre hyper mignon par toutes les minettes du lycée, le gars fou amoureux de la loseuse qui s’en fout de lui et qui donc, est lui aussi un loser (je crois que je vais vous perdre là), un principal de lycée ravagé, un canadien qui est le personnage wtf du film… Bref, on pourrait s’arrêter sur chaque personnage pour en écrire des tonnes, car certes, ils représentent tous un cliché, mais ils arrivent à aller au-delà et dépasser leurs stéréotypes pour nous offrir des performances d’une part justes, et d’autre part, jouissives. Parce qu’aucun d’eux, à l’instar du film, ne se prend au sérieux, ce qui fait qu’entre l’écriture de leurs personnages et le script, ceux-ci nous offrent des bonnes punchlines et réussissent à nous faire rire, parfois en ne disant qu’un mot (voire aucun). Les situations dans lesquelles se retrouvent les personnages sont souvent déjantées et loufoques, ils se cassent la gueule un bon nombre de fois, ont une répartie de dingue (oui j’l’ai déjà dit, je sais) et peuvent se retrouver dans des situations en en faisant des tonnes, sans que ça paraisse trop gros non plus.
A côté de ça, les décors sont plutôt cool et arrivent à nous plonger dans l’univers voulu, aidés par la bande originale qui est complètement énorme (une bande son qui réunit Jump around de House of Pain et MMMBop des Hanson, c’est forcément bien, non ?), tout comme les costumes qui révèlent les clichés de la mode des années « old school ». Même son générique de début est magnifique.

En somme, c’est un bon gros délire qu’est ce melting-pot (bordel pour ses ennemis ?), qui vous fera passer un excellent moment.
Bon puis, y’a quand même Josh Hutcherson qui a fait fondre mon petit cœur de beurre.
(Y’a Shanley Caswell pour la gente masculine, on s’calme.)

The Hole (2001)

The Hole, c’est l’histoire de quatre étudiants britanniques qui disparaissent pendant 18 jours. Alors que l’espoir de les revoir en entier s’affaiblit, Liz, une des disparues, revient.
Le film a été réalisé par Nick Hamm et son casting réunit Thora Birch, Desmond Harrington ou encore Keira Knightley.

Après des films comme Fight club, Sixième sens ou encore Usual suspects, on pense sûrement qu’un twist final, un vrai, ne peut plus arriver, ou du moins, égaler ceux de ces trois monstres notamment. Je ne sais pas si ça se fera un jour, toujours est-il que The Hole ne l’a pas fait. Est-ce que le film est à jeter pour autant ? Certainement pas.
En fait, The Hole est qualifié comme : drame, épouvante-horreur, mystère ou encore thriller. Tous ces termes sont exacts, à l’exception de l’épouvante-horreur qui n’a vraiment rien à foutre là. Le mystère, parce que savoir ce que ces quatre gosses ont fait pendant dix-huit longs jours, ça serait pas mal ; le drame, parce que plus on va s’enfoncer dans l’histoire, plus celle-ci aura des résonances graves et inéluctablement tristes ; le thriller, parce que ce film n’a rien de gentillet dans ce qu’il raconte, et qu’il se révèle être un fabuleux récit à longuement décortiquer, surtout qu’il y a un coupable.
Pour en revenir à l’histoire, pendant les quinze premières minutes, on sait tout, ce qui s’est passé, quand, comment et pourquoi. Seulement le film n’existerait pas si tout était réglé dès les premiers instants. Et vous vous en doutez bien, ce que l’on sait dès le début n’est en rien la vérité. Cette dernière, il va falloir la découvrir en même temps que les personnages et, surtout, selon les dires de la survivante qui a été traumatisée et qui lâche les informations au compte-gouttes. C’est surtout en cela qu’est le film un thriller psychologique, sans pour autant avoir l’ambition de se nommer comme tel. En ce premier point, je pense qu’on a le premier défaut du film : avoir voulu nous raconter la vérité pendant les premiers instants, donc nous montrer ce qui n’est pas vrai a été une erreur. En effet, dès les premières minutes, le doute s’installe et on se sent obligés de chercher, de se poser des questions et le tout se révèle sans surprise. C’est ici que la magie du twist final s’efface un peu, parce que celui-ci est d’ores et déjà prévisible.

Pourtant, The Hole ne dit pas son dernier mot et arrive à dédramatiser les choses et se détendre : des retournements de situation, on en a déjà vu, des connards de gosses de riches qui pensent que le monde leur appartient, aussi, la recherche du coupable façon « c’est pas moi, c’est lui », idem. C’est donc là que le film se pose, derrière tout ce brouillard de déjà vu, cette impression de faux renouveau. Et ce, pour mieux sortir du lot et se démarquer des autres. Là où je veux en venir, c’est que l’œuvre réussit à se démarquer des autres en pointant du doigt leurs défauts, en les reprenant brillamment, en mixant le tout intelligemment et en ressortant quelque chose de répugnant, de malsain, de dégueulasse. Parce que c’est ce qu’est The Hole : une histoire malsaine qui nous colle des frissons dans le dos. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’on est dégoûtés à vie ni qu’on perd tout espoir en l’humanité après ce film (ce qui a été plus ou moins le cas pour moi avec Megan is missing, si ça vous intéresse), mais le film a la capacité étrange et dérangeante de nous absorber et de nous balancer un récit incroyable de par son côté putride. On se pense soulagés en apprenant toute la vérité dès les premiers moments du film ? C’est pour mieux nous botter le cul avec des faits morbides par la suite. Comme pour nous punir d’avoir cru un seul instant que l’histoire avait été « belle » et que les coupables avaient été clairement identifiés.

Le film est loin d’être exempt de défauts, notamment dans ses personnages qui sont caricaturaux : le fils de star qui se fout de tout, le sportif un peu détraqué, la blonde délurée pas si conne et, enfin, notre survivante, celle qui rêvait d’être la reine des abeilles alors qu’elle n’est qu’une fille qu’on ne regarde pas. Malgré tout, Thora Birch, qui interprète cette dernière, endosse encore une fois le rôle d’une paumée en mal de vivre, comme elle l’avait fait pour Ghost World ou encore American Beauty. Est-ce qu’elle ne sait faire que ça ? Absolument pas, parce que son personnage va beaucoup plus loin avec The Hole et la gentille et douce petite innocente ne l’est peut-être pas tant que ça. L’histoire révélée par ses soins, ou plutôt, par ce qu’elle voudra bien nous lâcher est sordide et crue. [SPOILER ON] Son personnage d’apparence normale, façon « qu’est-ce que je fous là ? » aura en réalité bien des choses à se reprocher et nous livrera un personnage froid, dur et dénué de toute empathie. Malgré tout, là où je remercie le film, c’est que celui-ci évite de nous livrer des justifications psychiatriques et/ou psychologiques pédantes sur ce personnage. Même si l’on pourrait désigner Liz comme étant une perverse narcissique (cet impressionnant statut qu’on ressort à toutes les sauces ces derniers temps), elle n’est jamais désignée comme folle ou détraquée. Au contraire, elle est normale, et c’est ça qui fait vraiment froid dans le dos. [SPOILER OFF]

Un autre défaut du film, en plus de son twist final qui n’en est en réalité pas un, c’est que, bien que compréhensible malgré les différents récits, nous voici dénués de toute émotion relative au sort des quatre jeunes. Je ne dirai pas non plus qu’on s’en fout complètement, mais que le suspense alimente surtout l’histoire et tente tellement de créer une surprise en se concentrant sur le personnage de Liz uniquement, que les trois autres jeunes sont laissés à côté alors que ceux-ci auraient gagné à être davantage développés et mis en lumière, même s’ils n’ont pas été oubliés par l’histoire racontée. Donc oui, il faut s’accrocher à The Hole car la multitude de vérités énoncées est complexe et peut assez vite nous perdre, mais une fois qu’on est dans le bain, l’ambiance est tellement prenante que le tout se révèle intelligible et fort. L’angoisse monte crescendo et nous maintient durant toute la durée du film, sans aucun temps mort, grâce au rythme et à la mise en scène plutôt bien foutus. Mais les coups de théâtre sont beaucoup trop nombreux pour nous garder à l’abri d’un ennui face à ces innombrables révélations qui ponctuent le film. C’est là que le film perd de son panache, parce qu’en nous balançant trente-six vérités d’un coup, on diminue les sentiments d’empathie pour les personnages, tout comme le tragique, le dramatique ou encore le suspense que l’on devrait ressentir face à ce genre d’événements en temps normal. Ça devient de moins en moins crédible et nous évite d’être affectés. Je ne dirai pas que le tout devient lisse, ce n’est pas le cas, mais tout est rendu plus acceptable, et c’est dommage.

Je le redis encore, car je trouve ce point très appréciable, c’est que l’angoisse est vraiment très prenante, et ce, dès le début du film. Cette horreur de dix-huit longs jours fait froid dans le dos, est malsaine et nous met clairement mal à l’aise. Mais le pire, c’est bien de connaître (la vraie ?) vérité et de savoir que tout a été fait dans un but totalement puéril, dénué de bon sens et d’intelligence et qu’un drame aurait pu être évité si certains avaient été moins nombrilistes. Ça donne un côté réaliste au tout, parce qu’on s’imagine très bien certaines personnes faire vivre un enfer à d’autres pour leur simple satisfaction personnelle, mais, je le répète, cette sensation est vite évacuée par des histoires entrecroisées qui pourrissent toute empathie et contourne des sentiments qui auraient pu rendre le film encore plus intéressant qu’il ne l’est. Mais comme ce défaut est présent, on peut dire en toute connaissance de cause que si la terreur n’avait pas été aussi bien retranscrite ni présente, on aurait moins ressenti un étau se resserrer au fur et à mesure que le temps passe, et donc, que l’inquiétude aurait été moindre, peut-être même que l’on aurait vite décroché, d’autant plus que comme dit plus haut, le twist final se voyant arriver, on aurait pu se permettre de passer à autre chose sans faire attention aux qualités indéniables de The Hole.

En résumé, une bonne surprise.

Six films version fast-food (partie II)

Il y a quelques mois, je vous proposais cinq films via cet article. Je récidive aujourd’hui en vous en proposant six, ou plutôt cinq et demi.
Pour ceux qui auraient la flemme d’aller lire, quand je dis fast-food c’est que ça n’a rien à voir de près ou de loin avec la qualité, le fond ou la forme du film, juste que je vais parler succinctement d’œuvres, donc mes propos seront courts, histoire de vous proposer des objets cinématographiques de façon simple, claire et concise.
Vous pourrez donc faire votre choix entre ces six films. A l’inverse de ceux proposés l’année dernière, je n’ai pas mis que des films inconnus, j’ai tenté de varier les plaisirs avec des sorties (inter)nationales, pour que ce soit plus accessible et, je dois l’avouer, par facilité.
Garanti sans spoiler.

ABSENTIA

Ce film de Mike Flanagan a raflé de nombreux prix dans des festivals américains en 2011, malgré son petit budget (financé notamment par du crowdfunding).

Tricia n’a plus de nouvelles de son mari depuis 7 ans. A partir de cette date, les autorités peuvent considérer la personne comme morte. Pour l’aider à traverser cette épreuve et reconstruire sa vie, sa sœur, Callie emménage chez elle. Cette dernière fait quelques recherches et découvre que de nombreuses personnes dans les environs ont été portées disparues et que le mari de Tricia n’est peut-être pas mort mais prisonnier dans un véritable enfer.

Bien étrange film que voilà. Bon ok, je vous le dis tout de suite, je commence à vous mentir : ce film n’est pas un film d’horreur. Techniquement si, il est classé dans ce genre, mais il est plus mystérieux qu’il ne fait peur. En fait, l’horreur est davantage évacuée au profit d’une angoisse ou d’un certain malaise véhiculés par l’atmosphère pesante et très prenante, et ce, dès le début du film. Malgré une histoire de disparition qui a l’air sans équivoque, on aborde des thèmes comme le deuil mais aussi le surnaturel, le tout de façon très spontanée, ou du moins, fluide. C’est d’ailleurs assez surprenant pour une œuvre sans grande prétention ni ambition, d’arriver à se hisser à un tel niveau de réussite. A côté de ça, on a de gros défauts niveau musique, qui est sympa mais qui se répète inlassablement, ce qui saoule très vite, mais aussi niveau interprétation, qui bat de l’aile pour à peu près tous les acteurs (sauf chez l’interprète de Callie). L’histoire, qui part d’une situation réelle, explicable et raisonnée glisse au fur et à mesure vers l’incroyable, voire le surprenant, augmentant le côté mystérieux et prolongeant cette ambiance de malaise. Malheureusement, les deux gros défauts du film en font une œuvre plutôt bancale, se rapprochant d’un film de série B…
En clair, j’ai trouvé ça sympa mais sans plus. Cependant, on aurait pu s’en sortir avec bien pire, mais j’avoue que malgré le malaise, j’ai souvent regardé l’heure.

DEATHGASM

Une comédie horrifique néo-zélandaise de 2015.

Brodie, un metalleux, emménage chez son oncle, sa tante et son cousin, trois personnes très pieuses. Dans cette nouvelle vi(ll)e, il va faire la rencontre de Zakk et deux nerds avec qui il va former un groupe. Un jour, ils vont jouer une partition mystérieuse, qui va déchaîner les démons et les faire s’abattre sur leur petite ville.

Qu’on se le dise clairement : ce film n’apporte rien de nouveau au genre, donc aucune révolution n’est à prévoir du côté de la comédie horrifique avec Deathgasm. Cependant, on peut admettre un côté rafraîchissant, notamment grâce aux personnages qu’il met en scène : des metalleux. Ne connaissant guère le milieu, je ne peux pas vous certifier la présence de clichés sur ces personnes, donc je les suppose juste. Comme on peut le penser, la bande originale est composée de metal, ce qui est clairement sympa, mais… vite saoulant pour ma part (comprenez que je ne suis pas trop fan, tout simplement). A côté de ça, on a un film très drôle, avec des répliques et situations qui vont avec (se battre avec des sextoys, c’est toujours marrant, non ?), on rajoute aussi du gore, beaucoup de gore qui déverse des hectolitres de sang et des boyaux qui dégueulent de partout, augmentant là aussi le côté comique. Clairement, c’est quasiment jouissif. Pas au point d’avoir un orgasme comme suggéré par le titre du film, bien entendu, mais on passe un bon moment devant ce film, qui, ne fait pas vraiment peur, vous vous en doutez bien.
Donc, une œuvre peu originale mais qui parvient quand même à se démarquer des autres par les personnages qu’elle présente. La Nouvelle-Zélande nous donne vraiment de jolies pépites dans le genre (cf What We Do In The Shadows).

HIDDEN

Film de 2015, de Matt et Ross Duffer.

Après avoir échappé à une épidémie, une famille se cache dans un abri antiatomique.

Un film bien sympathique que voilà. Je tiens toutefois à préciser que vous ne ressentirez pas de grand effroi, pas de grande peur avec Hidden. En réalité, ce n’est pas vraiment un film d’horreur (dans le sens où en tout cas, moi, je n’ai pas eu peur, les autres se démerdent). Est-ce qu’il est dénué d’intérêt pour autant ? Définitivement non. L’ambiance est vraiment très prenante, le film est à la croisée de La route pour ses décors et situations, de 30 jours de nuit pour l’obscurité et l’interdiction formelle de sortir et d’autres films que je ne peux pas citer afin d’éviter le moindre spoiler. A côté de ça, la fin est vraiment réussie, grâce à une bonne mise en scène, peu surprenante certes, mais réussie quand même à mon goût. L’interprétation est très bonne, la même pour les personnages qui sont bien travaillés, malgré la gamine qui tape un peu sur le système nerveux de toute personne normalement constituée au bout de plusieurs minutes.
A voir, c’est vraiment un bon petit film.

THE FINAL GIRLS

Comédie horrifique de 2015, réalisée par Todd Strauss-Schulson.

Une jeune fille qui vient tout juste de faire le deuil de sa mère, une célèbre actrice des années 80, se retrouve projetée, avec ses amis, dans l’un de ses films : un film d’horreur. Ils vont tous tenter de combattre le meurtrier qui y sévit.

Déjà, le film commence super bien vu que dès les premières minutes, passe une chanson que j’aime d’amour (Bette Davis Eyes de Kim Carnes), alors j’ai pris un panard d’enfer, d’autant plus qu’on entend une deuxième fois la chanson dans le film. Deux orgasmes en moins d’1h30, je deviens nymphomane. Bon à côté de ça, le film est un trip décomplexé (à la Last action hero, mais pas vraiment quand même), une sorte de rêve éveillé, presque un hommage aux slashers des 80’s (le film s’inspire directement de Vendredi 13). Les acteurs sont terribles, leurs personnages tout autant. La musique de cette même décennie (et pas que Kim Carnes) rend bien avec le tout. Les situations et répliques sont tordantes pour la plupart… Si vous voulez passer un super moment, voyez-le.
Vous l’aurez compris, une très bonne surprise pour moi.

THE VISIT

Dernier né de M. Night Shyamalan, sorti en 2015.

Un frère et une sœur partent une semaine chez leurs grands-parents maternels qu’ils n’avaient jamais vus. Après avoir découvert deux personnalités très bizarres, ils se rendent compte que les deux vieux sont peut-être dangereux et qu’ils ne pourront peut-être pas rentrer vivants chez eux.

Wahou. Bordel, quel film. Shyamalan n’étant plus trop une valeur sûre ces dernières années à cause de ses dernières réalisations, alors je me suis penchée sur ce film avec beaucoup d’appréhension et le résultat est surprenant : cette œuvre est un petit bijou qui envoie pendant un peu plus d’1h30. Véritable conte d’horreur où deux enfants partent en vacances chez les grands méchants loups (ou les croques mitaines, voyez ce que vous voulez), ce film n’a guère de défaut. A part peut-être la caméra subjective que je ne trouve pas vraiment justifiée pour la plupart des scènes. Mais du côté des qualités, je peux citer les enfants qui sont, Dieu soit loué, supportables, que dis-je, excellents ! Les vieux cons (qu’on devrait tous tuer à la naissance, comme chacun le sait) sont charismatiques, dans leur genre… Les décors et la mise en scène sont bons. Pour ce qui est de l’horreur, et bien, elle est bel et bien présente, palpable et y’a même des jolis jumpscares à prévoir, et pas forcément là où vous vous y attendez. A côté de ça, le film arrive à se reposer en nous offrant des petites touches d’humour carrément savoureuses, grâce au personnage de Tyler (le gamin), qui a su me faire rire. Quant à la caméra, même si subjective comme dit précédemment, ne file pas la gerbe ni l’envie d’abréger les 1h30 de bonheur qui se déroulent sous nos yeux. Donc voilà : horreur, comédie, moments de stress (l’appel à la mère vers les 60 mins du film, putain !), bonne interprétation, décors, bonne utilisation du found footage… C’est ça, The Visit.
Allez-y gaiement ! J’vous garantis que vous ne le regretterez pas.

GALLOWS

Le fameux sixième film de cet article. Que je ne vous conseille pas. Ne le voyez pas. Jamais.
C’est de la merde.

J’espère que ça vous a plu !
J’ai classé les films par ordre de préférence, en commençant par celui que j’ai le moins aimé, exception faite pour Gallows.

Le cinéma et ses mots compliqués

Des fois j’trouve qu’on se fait bien chier avec des termes à la con, cinéma ou pas. J’me rappelle que quand j’étais plus jeune, il n’y avait que des suites de films et on disait « Film 1 », « Film 2 », « Film 3 » et ainsi de suite.
Mais des casse-couilles, adorant les termes compliqués et tentant de donner à leur œuvre une dimension intellectuelle, ou du moins, intéressante, ont voulu introduire de nouvelles dénominations au cinéma (valable aussi pour la littérature ou la télévision).

Seulement voilà, avec tous ces mots, on peut vite être perdu. Et surtout ne rien comprendre. Alors j’ai décidé de parcourir les fins fonds des Internets pour vous dénicher ces termes, d’une part pour votre culture, d’autre part pour que tout le monde se comprenne, et enfin, pour le cas où en draguant la perle rare, vous puissiez l’épater avec votre connaissance sans limite du 7ème art (sans en faire trop, faudrait pas passer pour un gros lourd, mais j’vous donne juste des pistes, pour les cours de drague, cherchez sur d’autres secteurs).

▣ La base, c’est l’Original. En d’autres termes, la première œuvre d’une saga ou franchise. Celle qui est le point de départ des mots qui suivent, et dont vont découler de multiples œuvres après, à la qualité variable évidemment (mais là n’est pas le sujet).

Sequel : C’est tout simplement la suite d’une œuvre. Ce qu’on appelle couramment « Machin 2 ».
Exemple avec Le Parrain : Le Parrain, 2ème partie est la sequel du Parrain.

Threequel : Si vous savez compter en anglais, vous savez un peu de quoi il s’agit, la suite d’une suite « Machin 3 ».
Toujours avec l’exemple du Parrain, Le Parrain, 3ème partie est la threequel du premier.

Et comme vous comptez vraiment bien en anglais, vous pouvez remplacer « three » par four/five/six/seven/eight… Quant à la neuvième suite, vu que ça commence à faire mal, on l’appelle la Nomorepleasequel.
Donc si vous suivez, le neuvième épisode du Petit dinosaure, à savoir Le Petit Dinosaure : Mo, l’ami du grand large est le nomorepleasequel du Petit Dinosaure et la Vallée des Merveilles (il en va de même pour les 10, 11, 12, 13, 14 et 15ème épisodes).

Prequel : Très connu puisque balancé à toutes les sauces pratiquement partout, ce terme définit en fait une suite qui se déroule avant l’original. Donc chronologiquement, la prequel d’un film est sortie (ou a été réalisée, si vous comprenez mieux) après le premier film mais son histoire se passe avant ce dernier.
C’est le cas de Prometheus dans la saga Alien. Sorti en dernier, l’histoire de Prometheus se passe bien avant le film sorti en 1979, puisqu’une trentaine d’années sépare l’action de l’œuvre sortie en 2012 avec la première aventure de Ripley.

▣ On commence à compliquer réellement les choses avec la Midquel. Heureusement, vos cours d’anglais ne vous ont pas servi à rien puisque vous pouvez deviner un peu le bousin dès maintenant. En fait, la midquel intervient alors que le premier film se passe. C’est donc une suite qui se passe en même temps que l’original. Disney en a fait pas mal, comme Bambi 2 ou Tarzan 2. Si vous êtes hermétiques aux dessins animés et pour une meilleure illustration, Saw 4 est une midquel.

▣ On enchaîne avec la Sidequel (ou Parallaquel). Bénissez là encore, votre prof d’anglais : « side » = « à côté ». Ou si vous êtes totalement hors de contrôle, pensez à la série Sliders les mondes parallèles car sliders ça ressemble à side, et que c’est « parallèle » qui va vous atteindre. Je suis la championne des moyens mnémotechniques, je sais. Donc avec cette aide de malade, j’illustre l’explication. Une sidequel est une suite qui se passe en même temps que l’original mais qui n’est pas une midquel pour autant, car on présente dans ce film les mêmes événements et situations, mais présentés sous des angles différents (on suit d’autres personnages dans ce genre de films, afin d’exposer les points de vue de différentes façons).
Pour l’exemple, Clint Eastwood a réalisé Lettres d’Iwo Jima et qui est la sidequel de Mémoires de nos pères.

▣ L’Interquel est une suite qui vient se placer entre une œuvre et une suite. Vous avez donc l’original et sa sequel et vous collez l’interquel entre les deux. L’interquel est donc utilisée pour désigner une œuvre qui intervient entre deux films d’une franchise, mais qui est sortie après le deuxième film.
Prenons la saga Fast & Furious pour illustrer ce terme. Fast and Furious premier du nom est sorti en 2001, Fast et Furious Tokyo Drift qui en 2006 et Fast Five en 2011, mais ce dernier se situe, dans la chronologie de la franchise, avant Tokyo Drift, faisant donc de l’opus de 2011 une interquel.

Laissons (un peu) tomber les termes compliqués pour parler de quelques-uns qu’on connaît déjà (ou pas du tout)…

Reboot : Celui-là, il est assez connu, vu que pratiquement toutes les sociétés de production en ont engendrés ces dernières années. « Reboot » signifiant « redémarrer » (un mot que vous devez utiliser pour votre joli PC), l’explication est simple. On refait la saga depuis le début, sans prendre en compte les films qui ont précédé, même l’original.
Pour les exemples, y’en a plein, mais je peux vous donner les Batman de Nolan, The Amazing Spiderman ou les derniers James Bond dès Casino Royale.

▣ Dans à peu près le même genre, on trouve le Remake. Lui aussi très couru en nos temps obscurs, le remake permet de pas trop se casser les noix. Il suffit juste de prendre l’idée de génie d’un réalisateur et de le copier plus ou moins fidèlement pour reproduire la même histoire, les mêmes personnages et les mêmes situations. Avec des acteurs différents forcément, et une histoire un peu plus « proche » de notre réalité, histoire de toucher au plus près le spectateur.
Très utilisé pour les films d’horreur ces derniers temps, on a eu droit, entre autres, au remake de La dernière maison sur la gauche ou de La colline a des yeux (qui ont gardé le même nom que leur modèle).

▣ Le Stand-Alone c’est un épisode d’une franchise qui est totalement indépendant des autres volets. En fait, vous n’avez pas besoin d’avoir vu les autres opus pour voir celui-ci, c’est donc un film qui développe une histoire ponctuelle et indépendante de l’histoire de la saga.
Pirates des Caraïbes : La Fontaine de Jouvence est un stand-alone de la franchise avec Jack Sparrow.

▣ Le Re-imagining est un remake sans en être un. Il a pour principe de reprendre le film original mais en changeant significativement la plupart des caractéristiques du premier film : histoire, personnages, mise en scène…
Tim Burton a fait un re-imagining avec La planète des singes notamment.

▣ Le Retcon permet de modeler une franchise à son bon vouloir. Comprenez : si un réalisateur a pas envie de se casser à suivre le modèle des derniers films, mais plutôt à continuer la lancée du ou des premiers (soit les précédents qu’il oublie volontairement), il fait un retcon.
Personne n’a encore vu cet exemple puisque pas encore sorti, mais je le trouve percutant. C’est donc le film Alien 5 qui va délibérément gommer les événements à partir du troisième film (de Fincher) et continuer l’histoire après celle de Cameron du deuxième (Aliens : le retour).

▣ L’Adaptation ne mérite pas vraiment d’explication vu que ça tombe sous le sens. Mais en gros, ici on ne se base pas sur un « film original » mais sur une source externe, comme un livre, une bande dessinée, un jeu vidéo ou autre…
Les exemples ne manquent pas là encore, mais on peut citer les Watchmen, Scott Pilgrim, Shining ou encore Fight Club.

▣ La Re-Adaptation, comme vous l’aurez compris, se base sur une adaptation. Ça pourrait être un remake, mais comme le média est différent à la base, dans le sens où l’œuvre de départ n’est pas cinématographique, on l’adapte de nouveau.
On peut citer Carrie, la vengeance (2013) ou Lolita (1997) comme exemple.

▣ Dans le même style, on a la Re-Interpretation qui est une adaptation beaucoup plus poussée, étant donné qu’elle change tellement les caractéristiques de l’œuvre de départ que cette dernière se retrouve métamorphosée.
C’est le cas du film Clueless qui est une re-interpretation du roman Emma de Jane Austen ou encore de Dix bonnes raisons de te larguer qui s’est inspiré de La Mégère Apprivoisée de Shakespeare.

▣ Le Spin-Off est surtout très couru dans les séries télévisées, mais le cinéma en a quelques-uns aussi, ce qui m’oblige à en parler. Le spin-off permet donc à un personnage secondaire de l’œuvre de départ de continuer son histoire. Il devient donc dans le spin-off le personnage principal.
Les films très mauvais que sont Elektra et Catwoman sont respectivement des spin-off de Daredevil et de Batman le défi.

▣ Le Cross-Over est une sorte de spin-off mais mélangée avec une autre franchise. Dans les cross-over, on retrouve donc des personnages de sagas différentes qui sont réunis dans une seule et même œuvre.
Quelques exemples sont à noter, comme les Avengers (qui réunit à la fois Hulk, Iron Man, Thor ou encore Captain America, même si certains sont sortis après) ou encore Alien vs Predator.

Vous l’aurez compris, on peut facilement utiliser le mot « Recyclage » pour désigner tous les termes que je viens de vous expliquer, mais ça serait moins drôle. Surtout que la plupart des suites sont un peu nazes et qu’on peut désigner le titre du film au lieu d’utiliser ces mots barbares, mais je m’ennuyais un peu, donc je vous fais profiter de mon temps perdu.

Comme conclusion, j’ai envie de citer une certaine Sidney Prescott :
You forgot the first rule of remakes Jill: « Don’t fuck with the original ».

Sources :
Une jolie infographie signée Le Figaro Culture
Quelques termes très bien expliqués et là aussi
Un lexique très complet avec des schémas illustrant à merveille les explications et exactement le même texte, mais en français
Un autre lien, qui ne m’a pas servi, mais qui a l’air pas mal complet : la page anglaise de Wikipédia