Usual suspects

Mais quel est donc mon film préféré ? J’appelle à la barre Usual suspects !

Le coup le plus rusé que le diable ait jamais réussi, ça a été de faire croire à tout le monde qu’il n’existait pas…

Tout d’abord, sachez que j’ai eu du mal à voir ce film. Pourquoi, à cause d’Allociné !

En effet, voici le synopsis du film selon le site : « Une légende du crime contraint cinq malfrats à aller s’acquitter d’une tâche très périlleuse. Ceux qui survivent pourront se partager un butin de 91 millions de dollars. »
Non mais franchement, qui a envie de voir ce film avec une description pareille ?!

Allez, pour vous lecteurs, je rectifie le tir, voici le synopsis selon moi-même :

Cinq criminels et dangereux tueurs/braqueurs se réunissent pour un coup qui va leur rapporter beaucoup d’argent. Une fois le travail fini, ils reprennent du service pour un « ami » de l’un d’eux. Le braquage se tourne mal et ils se voient contraints de tuer les otages. Très vite, ils vont être convoqués par le fameux Keyser Söze, une légende parmi les criminels pour un dernier coup afin de se racheter auprès de lui.

C’est mieux, non ?

J’ai lu sur un site parlant du film cette phrase : « Il y a des films que l’on aime, des films avec lesquels on prend plaisir. Il y a les films que l’on regrette d’avoir vu et les films qui laissent un goût d’inachevé. Puis un jour il y a le film qu’on attendait. Celui qui vous bluffe, vous transporte et vous possède. » Pour moi, c’est complétement Usual suspects.

Alors qu’a de spécial ce film ?
C’est un excellent thriller qui nous tient en haleine durant tout le film.
Usual suspects nous est conté lors d’un interrogatoire d’un certain Verbal Kint, un infirme arnaqueur professionnel. Et celui-ci raconte vachement bien, c’est son nom d’ailleurs, « Verbal ».
Ce film pourrait être un banal thriller, avec une banale histoire de pognons et de malfrats. Mais il est bien plus que ça… Ce film nous raconte l’histoire d’une légende, d’un mythe… Keyser Söze.

Les acteurs sont excellents. De prime abord, on a Verbal, Kevin Spacey toujours à la hauteur, on a Byrne, Del Toro ou encore l’excellent et regretté Pete Postlethwaite.
Leurs personnages sont interprétés avec charisme et crédibilité.
L’histoire est banale, je le conçois.

Mais laissez-moi vous parler de mon méchant préféré de tous les temps : Keyser Söze.
J’avais fait une propa dessus il y a plusieurs mois et je l’avais tellement bien faite (je déteste la fausse modestie) que je la reprends :

Une petite présentation s’impose : Keyser Söze, est un véritable mythe. Une sorte de réincarnation d’un Dieu malveillant : il sait tout, il voit tout, tout le monde travaille pour lui, mais personne ne le sait. Et surtout, personne ne l’a jamais vu. Même les plus grands parrains ont peur de cet homme. Certains renient son existence, tout en essayant de ne pas lui faire de tort.
Verbal Kint, un des cinq malfrats dira même :
« Keaton répétait tout le temps : « Je n’crois pas en dieu, mais j’avoue qu’il me fait peur ». Oui, eh bien moi je crois en Dieu, et la seule chose dont j’ai peur, c’est Keyser Söze… »

L’histoire du mythe
Bien que personne ne l’ait vu, certains racontent que Keyser Söze était harcelé par une bande de hongrois. Ces derniers ont fait irruption dans sa maison, ont violé sa femme et l’ont retenue en otage, elle et ses enfants, en attendant le retour de Keyser. Söze préférant alors voir mourir ses proches plutôt que de les voir tyrannisés par ses ennemis, il les tua les uns après les autres, avant de se charger de la bande. Il tua non seulement cette bande rivale de hongrois, mais aussi leurs femmes, enfants, familles, amis et brûla même les magasins où ils travaillaient.

Le braquage
Les cinq acteurs principaux sont contactés par Kobayachi, le seul qui connaisse Söze et qui l’ait déjà vu. Celui-ci les invite à participer au braquage du cargo, sous peine de les faire disparaître. Pour appuyer ses menaces, il distribue à chacun des malfrats leur dossier complet, contenant photos, divers emplois (qui sont pas vraiment déclarés à l’URSAFF) et même, des photos de leurs proches. Ils n’ont donc plus d’autre choix que d’obéir et de travailler pour Söze.
Le braquage va mal tourner : l’équipage du bâteau comme les malfrats. Seuls deux rescapés seront à noter : Verbal Kint et un membre de l’équipage hongrois, dans un état grave à l’hôpital.

Le mensonge, alias la réalité
Comme dit précédemment, le récit est basé sur les dires de Verbal Kint qui raconte l’histoire aux policiers : de la rencontre des malfrats au braquage du cargo, en passant par la rencontre avec Koboyachi. Kint est effrayé mais préfère se faire tuer par Söze plutôt que d’accepter l’aide de la police et témoigner contre ce Dieu vivant.
Cette dernière annonce en effet à Kint que ce cargo ne contenait pas de drogue, mais un témoin qui était prêt à témoigner dans le procès de Keyser Söze. Kint est donc relâché, avec un avenir incertain. Il prédit aux policiers que jamais plus ils n’entendront parler de Keyser Söze, maintenant que plus aucune personne ne puisse l’identifier formellement.

Seulement, c’est là qu’Usual suspects trouve tout son charme et sa reconnaissance : dans son twist final.

Pourquoi ce méchant est si particulier pour moi ?
Tout d’abord, ce que je trouve très fort dans ce film, (et que d’autres pourront faire passer pour de la trahison) est le mensonge qu’on nous fait avaler. Le seul témoin de toute l’histoire nous raconte les événements, alors après tout, pourquoi en douter ? Vous l’aurez compris, ce twist final m’a complètement remuée. Et je dois d’ailleurs dire que peu de films m’ont autant fait écarquiller les yeux (Fight club, Le prestige et Seven font partie de cette liste).
Ensuite, le mythe construit sur Keyser Söze est très mystérieux et prenant. On essaye de creuser sur ce personnage alors qu’on ne sait pas qui il est ! Je trouve l’histoire bâtie autour de ce personnage inexistant mais pourtant relégué au premier plan très bien construite et intéressante.
De plus, ce méchant qui est un Dieu, qui tue, qui effraye, qui sait tout est très impressionnant. Vous en connaissez beaucoup vous, des méchants qui font peur aux flics comme aux criminels ? Qui sont apparentés à Dieu ? Qui connaissent tout le monde ? Et qui sont également véritables parrains de toute la criminalité ? Moi pas beaucoup. Il fait preuve d’un sadisme et d’une fierté : y’a pas non plus beaucoup de méchants qui tuent eux-mêmes leurs proches sous les yeux de ses rivaux.
Pour terminer, mais ça, c’est sur un ton plus léger, je trouve que Keyser Söze, comme nom de méchant, ça déboîte.

Un grand merci Bryan Singer !

Bon visionnage !

16 réflexions au sujet de « Usual suspects »

  1. Ah la BO de John Ottman, elle est vraiment culte, la fameuse musique qui accompagne le Twist final est magique (The Greatest Trick).

    C’est la référence en Twist ce genre de film, je ne suis pas sûr que les précédents films étaient à ce moment niveau a moins que ma culture soit si fade.

    Le film est très bon, mais à chaque visionnage je m’interroge sur la même question : Que s’est il vraiment passé ? Est ce Koboyachi qui a fait chanter directement les malfaiteurs ? Si on ôte toutes les scènes où Verbal a un rôle clé, ça devient vite compliqué pour moi ^^;

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    • Honnêtement, je ne me suis jamais vraiment posé la question. J’aime à croire que tout ce qui nous a été raconté s’est passé. Je vois bien Verbal dans ce rôle de canard boiteux qui trompe tout son petit monde et les manipule. Surtout qu’il joue très bien et est très convaincant (l’entretien nous le montre). Après, pour Kobayachi, je pense que ça s’est réellement passé ainsi, sauf qu’il s’est présenté sous un autre nom. Enfin, tu me poses une colle quand même là ^^
      J’avoue que si on ôte toutes les scènes avec les passages inventés (même d’infimes anecdotes), bah on est paumés.

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      • Je crois que je dois être le seul fan de ce film à me poser la question sur la véritable histoire, oui l’avocat avec un autre « nom ». Bordel que cet acteur était fabuleux (ainsi que dans Jurassic Park 2), il est parti trop vite.
        En tout cas, si un comics, ou un livre sortait dévoilant le véritable déroulement, ouais j’achèterai tout de suite.

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